Journal d'Harper Reynolds
Cloud City® est un forum inspiré de l'univers de CD PROJEKT®, de Cyberpunk 2077®, NieR Automata® et de Detroit: Become Human®.
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV8.5 : où acheter le Tripack Collection Autocollant ...
Voir le deal


Journal d'Harper Reynolds

Corporatiste
Bannière Corpo
Harper ReynoldsMedicura
Harper Reynolds
private folder
PEGI
statistical data

Alias : Lux. Lumière, tout simplement.
Âge : 34 ans
Emploi | Grade : Scientifique chez MEDICURA - niveau M
Classe sociale : RICHE
Habitation : Windsor Hill
Journal d'Harper Reynolds 1724348132771
Messages : 209
Date d'inscription : 26/07/2024
Niveau : III
XP : 105
[notif]#Journal personnel
Entrée n°001[/notif]

[bloc]5 décembre 2177.

 J'ai longtemps envisagé la rédaction d'un journal, sans jamais me décider à franchir le pas, jugeant que la chose était prématurée, vaniteuse, superflue, ou les trois à la fois. Ma lecture récente des Confessions de Jean-Jacques Rousseau, ainsi que les derniers événements, m'ont tour à tour convaincue de me prêter moi aussi à l'exercice, quand bien même je n'ai  pas la prétention d'écrire un ouvrage à la hauteur de celui de cet auteur français, et de celles et ceux qui sont venus avant ou après lui, ni même d'être publiée un jour. Mon support lui-même s'oppose aux leurs, les mots se succédant devant mes yeux au gré de mes pensées, quand les leurs naissaient à la pointe d'une plume ou d'un stylo, leur encre abreuvant papier ou parchemin.

 Nous sommes le 5 décembre 2177, la veille de notre départ pour le Congo. J'ai passé la soirée à tourner en rond dans mon appartement, d'excitation et d'appréhension mêlés, remplissant mes valises pour les vider aussitôt et recommencer, encore et encore, convaincue d'avoir oublié quelque chose.  Fébrile toute la journée, incapable de me focaliser sur mon travail plus de quelques minutes, quitter le laboratoire a été un soulagement. Celui-ci passera sous la supervision d'Octavia durant mon absence, que j'ai amplement briéfée, et malgré son jeune âge et son grade inférieur, elle a toute ma confiance pour gérer le projet jusqu'en janvier.

 Des collègues revenus d'un déploiement précédent nous ont raconté des histoires que l'on a peine à croire. Ils décrivent des champs agricoles qui s'étendent plus loin que porte le regard, survolés par des essaims de drones cultivateurs ; des véritables troupeaux d'animaux, en chair et en os, s'abreuvant dans des vastes lacs d'eau potable ; des forêts d'arbres séculaires, sinon millénaires, au milieu desquels serpentent des sentiers connus des locaux seuls. J'ai refusé de voir leurs clichés, et résisté tant bien que mal à l'envie de me rendre sur le NEIS pour vérifier la véracité de leurs dires, préférant de loin découvrir toutes ces choses par moi-même, avec un regard le plus candide possible.

 C'est une occasion unique que Darius et Medicura m'ont offert, de m'éloigner de l'Angleterre et de Cloud City, même si ce n'est pas sans quelques regrets et appréhension. J'ignore exactement ce que j'ai lu dans les yeux de Maeve au moment de lui annoncer mon départ, mais cela m'a presque convaincue de renoncer à ce voyage et à rester ici. Notre relation n'a jamais été aussi confuse que depuis cette soirée de septembre, et j'ai parfois l'impression que lever le voile sur les causes biologiques de la cyberpsychose est moins complexe que ce que nous partageons. Si j'étais convaincue de l'existence d'un Dieu, je prierais tous les soirs pour que nous retrouvions cette simplicité d'antan. Pour l'heure, je peux seulement espérer qu'un jour, elle comprenne que je l'ai réellement pardonnée.

Quoi qu'il en soit, ce départ est plus que bienvenue. Je n'oublie pas, bien sûr, que nous allons  sur place avant tout pour aider à la lutte contre l'épidémie, mais je n'en ai pas moins hâte de découvrir ce que le continent africain peut nous offrir, tant humainement que professionnellement. Demain, l'avion part à 7h. [/bloc]
Corporatiste
Bannière Corpo
Harper ReynoldsMedicura
Harper Reynolds
private folder
PEGI
statistical data

Alias : Lux. Lumière, tout simplement.
Âge : 34 ans
Emploi | Grade : Scientifique chez MEDICURA - niveau M
Classe sociale : RICHE
Habitation : Windsor Hill
Journal d'Harper Reynolds 1724348132771
Messages : 209
Date d'inscription : 26/07/2024
Niveau : III
XP : 105
[notif]#Journal personnel
Entrée n°002[/notif]

[bloc]16 décembre 2177.

 Toutes les histoires étaient vraies. Les animaux en chair et en os, l'agriculture intensive à perte de vue, et les biotopes naturels, existant bien au-delà du seul type arboricole. J'ai de nombreuses histoires à partager depuis mon arrivée sur le continent, à commencer par Kinshasa elle-même, le campus sur lequel nous sommes tous logés, et les moyens surprenants dont dispose Medicura, si loin de la maison-mère. Mais il me paraît plus judicieux de me focaliser sur mes impressions récentes pour le moment, et de développer le reste ultérieurement.

 Nous partîmes très tôt ce matin là. Le ciel au-dessus de nous se parait de somptueuses teintes ocre et safran, et il y floconnait quelques nuages opalins qui offraient un contraste saisissant avec les couleurs chaudes de l'aube. Le mercure s'était affranchit de quelques degrés salvateurs, au cours de la nuit, et la chaleur n'irradiait pas encore le lac Congo comme au zénith de la journée, moment où il répandait des effluves méphitiques nés de sa pollution. Notre convoi était fort de onze véhicules, incluant quatre blindés militaires, trois transports médicaux, deux porte-robots, un laboratoire portatif ainsi qu'un C-CCLoPP, comme l'appellent les soldats, pour Centre de Commandement, Communication et Logistique de Projection du Personnel. Sans doute prévenus à l'avance, aucun des postes de contrôle disséminés à travers la capitale n'exigea notre arrêt, et nous quittâmes celle-ci en roulant à un rythme régulier.

 Toute hyperindustrialissée que fut la ville, notre colonne ne parcourut que quelques miles seulement avant que nous quittions soudain le bitûme, pour nous aventurer sur des routes couleur terre de sienne, sèches et craquelées. L'azur au-dessus de nous terminait alors de pâlir, et la venue du jour coïncida avec l'apparition au loin des premiers champs agricoles. J'en restai muette de surprise. Ceux-ci s'étendaient jusqu'à des distances plus éloignées que la logique seule ne l'autorisait. Je cherchai l'horizon alors que nous en approchions, ou du moins l'extrémité de l'un d'entre eux, mais ma quête demeura vaine : au lieu de modifier le sol pour l'aplanir, les cultures s'adaptaient harmonieusement à la topographie valonnée de la région. J'avais face à moi un océan de végétaux, dont les tiges ondulant au gré du vent créaient un phénomène de vagues aériennes stupéfiant : aux nuances bourgogne pour les plants de sorgo, et ambrées pour ceux du millet.

 Au-dessus des plantations, plusieurs types de drones se déplaçaient à des altitudes variée, opérant selon des programmes divers. On reconnaissait les cultivateurs à leurs quatre bras placés en X, servant à diffuser les engrais ou les pesticides stockés dans leur poche ventrale, qui leur conférait l'aspect de gros insectes. Plus haut, plus larges et plus menaçants, des sentinelles quadrillaient inlassablement la zone, leurs multiples canons prêts à faire feu sur tout intrus franchissant le périmètre agraire, lui-même délimité par des pylônes qui émettaient un bourdonnement de mauvaise augure. Plutôt que l'acier noir habituel, tous les drones revêtaient une armature d'un chrome si poli qu'il ressemblait presque à du verre, et reflétait les rayons fragmentés du soleil en kaléidoscopes multidirectionnels. Je présumai que cela protégeait leurs circuits de la chaleur écrasante. [...][/bloc]
Corporatiste
Bannière Corpo
Harper ReynoldsMedicura
Harper Reynolds
private folder
PEGI
statistical data

Alias : Lux. Lumière, tout simplement.
Âge : 34 ans
Emploi | Grade : Scientifique chez MEDICURA - niveau M
Classe sociale : RICHE
Habitation : Windsor Hill
Journal d'Harper Reynolds 1724348132771
Messages : 209
Date d'inscription : 26/07/2024
Niveau : III
XP : 105
[notif]#Journal personnel
Entrée n°02.1[/notif]

[bloc][...] La chaleur à elle-seule mériterait son annexe. Passé onze heures, Medicura nous interdit de nous exposer au soleil sans porter de vêtements longs, ou s'être pulvérisés de spray anti-UV. Lors des journées les plus arides, celle-ci imposait même d'arrêter les véhicules en transit pour permettre à leurs systèmes de refroidir. Ce fut notre cas. Nous avions roulé deux heures sans apercevoir la fin des champs lorsque ceux-ci s'arrêtèrent abruptement. Devant nous s'ouvrait la savane, dans toute sa beauté brute, inconcevable pour un habitant de la NESU. Nous fîmes halte quelque temps après à l'orée d'un bosquet, qui nous servirait de barrière naturelle à l'arrière, tandis que notre escorte se déployait en demi-cercle à l'avant, avec une aisance née de l'habitude. J'étais sortie de notre transport pour me dégourdir les jambes, et les regardai œuvrer quand je les repérai.

 Des lions. Une troupe entière était réunie de l'autre côté du sentier que nous avions emprunté, à moins d'une vingtaine de mètres de notre position. Une femelle au poil court et poussiéreux avait braqué son regard fauve sur nous, et nous détaillaient avec une indolence mêlée de curiosité, sa longue queue battant l'air derrière elle. J'en comptai trois autres, ainsi que deux mâles que l'on distinguait à leurs épaisses crinières. Il y avait également une portée de lionceaux, qui me donnèrent aussitôt envie de les caresser, si je n'étais consciente du danger : deux d'entre étaient occupés à jouer, à se jeter l'un sur l'autre et se mordiller amicalement, sous la supervision de celle que je supposais être leur mère. Le reste se prélassait à l'ombre de ce que le NEIS m'informa être un Terminalia, tout à fait indifférents à notre présence.

 J'appris plus tard que cette rencontre n'était pas si improbable que je le crus initialement. La guerre suicide datant de la fin du 20ème siècle avait provoqué un exode massif de l'Afrique du nord, à la fois des populations et de la faune, pour s'éloigner des retombées radioactives. Répartis à l'époque dans la région subsaharienne, le nombre des lions était alors en chute libre. L'arrivée d'espèces non endémiques entraîna un bouleversement inévitable de l'écosystème, qui contre toute attente, profita largement aux félins :  face à un nombre de proies subitement décuplé, leur population explosa au cours des décennies qui suivirent. Je me demande, à présent, si c'est de cette résurrection inespérée que Lion's Harvest tira son nom.

 La troupe était encore là quand nous reprîmes notre trajet. Nous slalomions à présent entre des marais depuis longtemps asséchés, sur la cuvette alluviale qui constitue le cœur du Congo. Non loin de nous coulaient les rivières Kasai et Kwango, dont le bassin commun accueillait essentiellement des arbustes et des galeries forestières, fleurissant le long des cours d'eau. Au milieu de ces immensités vierges, les infrastructures d'Orbital Air représentaient la seule trace d'humanité : les piliers massifs plantés à intervalles réguliers dans la terre, servant à supporter les tubes cylindriques où circulaient leurs void-trains, à dix mètres du sol. Occasionnellement, l'un de leurs véhicules aériens surgissait au-dessus de nos têtes en vrombissant. Et c'était tout.

 Je n'ai jamais connu autre chose que Cloud City, son bourdonnement incessant, sa densité écrasante, et j'éprouvai alors un sentiment curieux : à la fois rassurée par la présence familière d'aerodynes, et contrariée qu'ils ne perturbent la sérénité naturelle des lieux. La vision de zèbres s'enfuyant soudain, effarouchés par notre approche, m'ôta à ces considérations jusqu'à la fin du voyage. Ce n'était plus qu'une quête certes enfantine de repérer le plus d'animaux possibles. [/bloc]
Contenu sponsorisé
private folder
PEGI
statistical data